Lumières : le Capitole joue le jeu… pendant une heure | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

Toulouse a participé à l'Earth Hour, initiative mondiale contre le changement climatique. Une heure d'extinction du Capitole alors que, toute l'année, rues et façades sont allumées…

 

Voilà une initiative qui a bonne presse. Éteindre à 20 h 30, pendant une heure, les lumières de nos villes pour faire un geste pour la planète, tout le monde peut le faire. C'est facile et populaire. L'opération «Earth Hour» (une heure pour la planète), menée par le WWF, le fonds mondial pour la nature, sera suivie dans 170 pays qui éteindront leurs grands monuments. A Toulouse, ce sera la façade du Capitole.

«Cette heure est un buzz mais elle a l'avantage d'exister et d'être planétaire», glisse l'astrophysicien Sébastien Vauclair, défenseur du label «réserve internationale de ciel étoilé du Pic du Midi» et directeur du bureau d'expertise DarkSkyLab, spécialisé dans l'expertise scientifique de la pollution lumineuse. Depuis deux ans, il multiplie les réunions et rencontres sur le thème de l'extinction de l'éclairage public. «Nous sommes très sollicités. Il y a dix ans, j'étais activiste. Aujourd'hui, je ne fais que répondre à la demande. En France, 10 000 communes ont une action sur leur éclairage public, essentiellement motivées par l'argument économique et pour seulement une partie de la nuit. Mais on arrive à les faire réfléchir de manière plus globale, à leur suggérer d'utiliser ces économies pour rénover l'éclairage et réduire ainsi le halo lumineux vertical qui perturbe les insectes, les mammifères, la flore… »

Derrière la commune de Lacroix-Falgarde, pionnière en Haute-Garonne, plusieurs villes (Colomiers, Tournefeuille, Villeneuve-Tolosane, Cugnaux…) plongent tout ou partie de leurs rues dans le noir après 1 heure du matin. Pendant ce temps, Toulouse rallume les monuments et rues éteintes par la précédente municipalité. La mise en valeur de cinq nouveaux sites va démarrer lundi dans le cadre du plan lumière (Statue Jeanne d'Arc, Ange de la place Dupuy, Obélisque de Jolimont, Monument aux Morts et horloge de la rue Alsace Lorraine). «Une question de sécurité, une promesse de campagne et la volonté de réenchanter la ville », nous avait répondu l'an dernier Emilion Esnault, conseiller municipal délégué à l'éclairage public. En 2016, il rappelle : «Nous rallumons la lumière dans un esprit de sobriété énergétique. En deux ans, la consommation électrique de la Ville de Toulouse a baissé de 12 % ».

Remonté, Sébastien Vauclair note que Toulouse se met surtout hors la loi. «La 4e ville de France ne répond pas au Grenelle de l'environnement qui prévoit l'extinction des monuments publics une heure après la dernière utilisation et au plus tard à une heure du matin. Mais, à part ça, ils m'ont décerné le trophée des nocturnes 2015 pour la réserve de ciel étoilé et changent des lampadaires neufs pour en mettre d'autres qui éclairent vers le haut… Ils se moquent bien de l'environnement ! »

 

RepèresLe chiffre : 172

Pays >En 2015. La manifestation «Earth Hour» a recueilli le soutien de 2 milliards de personnes dans 172 pays.

« Toulouse rallume ses monuments et se met hors la loi par rapport au Grenelle de l'environnement».

Sébastien Vauclair, défenseur du label Réserve internationale de ciel étoilé du Pic du Midi

 
Emmanuelle Rey